France: Voyage à La Nouvelle-Orléans, cité des saints, cité des pécheurs #France
Notre équipe vient de lire ce texte sur la thématique « Actualité française ». Avec plaisir nous vous en apportons le plus fameux dans cette publication.
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Titre exacte donné par le journal était: Voyage à La Nouvelle-Orléans, cité des saints, cité des pécheurs
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GRAND REPORTAGE – Cité hantée bâtie sur des marécages, repaire de prêtresses vaudoues et de joueurs de jazz, la plus grande ville de Louisiane cultive ses paradoxes. Entre excès et bénédictions, elle invite à vivre l’ivresse autant que la rédemption.
La Vierge Marie ne nous quitte pas du regard. Voilée, mystérieuse, sensuelle. Presque berninienne. Un écriteau doré tranche avec le rouge sang de la bibliothèque sur laquelle elle est posée. « Religion », est-il indiqué. Un mètre plus loin, sur une autre pancarte : « Apéritif ». Si Salon Salon, le bar caché de l’hôtel Maison Métier, est le premier endroit où nous avons atterri à La Nouvelle-Orléans, cela n’a sûrement rien d’un hasard. Avant d’être un speakeasy prisé où l’on se délecte de cocktails OnlyFans (du nom de la plate-forme de contenus érotiques), cette antichambre d’un bâtiment classé abritait The Louisiana State Bar Association Library, point de ralliement des avocats qui plongeaient dans les ouvrages reliés pour préparer leurs plaidoiries.
Îlot de permissivité dans un État très rouge, La Nouvelle-Orléans a toujours été l’enfant terrible de la Louisiane. Son surnom, « Big Easy », n’est que le reflet de la nonchalance qui semble s’être abattue comme un sortilège sur ses habitants. Pour s’immerger dans la partie sulfureuse de la ville, nous n’aurions pu rêver meilleur compagnon que Bobby. Contacté quelques semaines avant ce reportage, l’historien nous avait prévenus : « Je suis parfois vulgaire, mais je connais toutes les histoires les plus décadentes de la ville. » Adjugé vendu.
Bars et maisons closes
Éric Martin pour «Le Figaro Magazine»
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Le rendez-vous est donné à l’angle de Rampart Street, sur les traces de l’ancienne enceinte fortifiée qui protégeait la cité d’éventuelles incursions étrangères. Cette artère délimite aujourd’hui l’emblématique quartier français, au sud, de celui de Tremé, au nord.
« Savez-vous comment on appelait La Nouvelle-Orléans à peine deux ans après sa création ? » nous interpelle-t-il d’emblée. « L’Empire du diable ! Il faut dire qu’à cette époque, les églises et les bâtiments militaires étaient entourés de bars et de maisons closes. » Nous sommes en 1718 quand ce bourg cerné de bayous est transformé en port militaire colonial catholique français. John Law, économiste à la tête de la Compagnie du Mississippi, fait un tour de France pour convaincre les bourgeois d’acheter des terres en Louisiane. Il dépeint La Nouvelle-Orléans comme la deuxième adresse du jardin d’Éden… Une tentative folle, couronnée de succès, qui fait de John Law le premier millionnaire spéculatif du monde occidental. « La première personne qui a gouverné notre ville était un voleur, et je ne suis pas certain que ça ait changé depuis », clame Bobby, alors que nous entrons dans le Vieux Carré, le centre historique au plan urbain minutieusement quadrillé.
Saint Charles, Chartres, Ursulines, Dauphine… L’héritage hexagonal s’imprime devant les splendides maisons coloniales à trois niveaux et les balcons de fer forgé. L’image d’Épinal de Nola et de son emblématique Bourbon Street, où l’esprit royaliste semble quelque peu mis à mal. Il est à peine midi et, déjà, se massent des hordes de touristes flanqués de jarres fluorescentes. Des contenants en plastique XXL remplis de mixtures nommées Shark Attack ou Jungle Juice. Un comble quand l’histoire raconte que c’est ici que l’usage du terme « cocktail » aurait été inventé. Fin XIXe, un apothicaire introduit dans la bonne société, Antoine Amédée Peychaud, invente un bitter qui soignerait tous les maux. Pour adoucir cet élixir amer, il le mélange avec du sucre et une rasade de cognac, avant de le servir dans un coquetier. Le remède rencontre un franc succès et les patients redemandent ce coquetier… coquetel… cocktail. Peychaud l’appellera Sazerac, du nom du cognac de la maison Sazerac de Forge & Fils, à Angoulême.
Eldorado des artistes et des créatifs
Éric Martin pour «Le Figaro Magazine»
Heureusement, la frontière est ténue entre vice et vertu. Il ne faut pas aller bien loin pour découvrir un autre visage de La Nouvelle-Orléans, à rebours des bars où l’on enterre sa vie de garçon sur des solos de trompette, des clubs de strip-tease et des transes collectives. Quinze minutes de marche vers le nord-est suffisent pour rejoindre Bywater. Au niveau où le Mississippi dessine un croissant, maisons à un étage et cottages créoles aux couleurs pastel refleurissent dans un calme salvateur. On entend même le chant des oiseaux et le cliquetis des vélos. Celui que la presse surnomme le « Williamsburg du Sud », en écho au quartier new-yorkais, fait partie de la renaissance urbaine post-ouragan Katrina. Largement épargné par les inondations, il a vu l’arrivée de nouveaux programmes immobiliers et d’investissements technologiques importants. Jadis réservé à la classe ouvrière, il est devenu le nouvel eldorado des artistes et des jeunes créatifs. Les anciens entrepôts où les dockers stockaient les fruits tropicaux se transforment en galeries d’art (StudioBe) ou en lieux d’exposition immersifs (Jamnola). D’autres cachent les chars qui défileront pour la parade de Mardi Gras, événement incontournable en Louisiane rassemblant plus de 1 500 000 visiteurs chaque année.
Envie de jouer les locaux dans ce quartier ? Rien de plus simple. Il suffira de faire du yoga à l’aube sur les hauteurs de Crescent Park. De troquer le traditionnel Po’Boy, sandwich populaire à base de fruits de mer frits et de bœuf rôti, pour des salades de kale et des jus détox dans un coffee shop hipster. D’oublier le jazz pour la bounce music(littéralement « musique rebondissante »), une déclinaison du hip-hop, du rap et du twerk, avec une forte dimension émancipatrice prisée des milieux queer. Et de prolonger la soirée dans l’une des chapelles désacralisées transformées en club ou en salle de concert le temps d’une nuitée.
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À la nuit tombée, des tréteaux s’alignent sur le trottoir. Sur les tables de fortune, des machines à écrire et une pancarte, « 1 poème = 1 $ ». Nous glissons un billet sur la planche de bois. Une jeune femme, coupe à la garçonne et santiags usées, commence à marteler les touches du clavier. Sans lever le regard, elle nous tend le papier cartonné.
« In New Orleans, where shadows stay,
Marie walks the ghost-lit way.
The bells remember, soft and true
– a haunted city dreams of you. »
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Bâtie sur des marais, La Nouvelle-Orléans se situe sous le niveau de la mer. Une spécificité géographique nécessitant des opérations de remblayage fréquentes pour éviter les crues du fleuve. D’après certaines croyances, cela expliquerait pourquoi la ville est hantée. Privée d’un terrain solide, elle ne pourrait empêcher les morts de pénétrer dans le monde des vivants. Mais qui était donc cette énigmatique Marie mentionnée par la poétesse d’un soir ? Cette recherche nous mène, dès l’aube, au Musée du vaudou. L’imposante gardienne des lieux, Mama Nita, n’est visiblement pas du matin. Avant d’avoir le droit de pénétrer dans l’une des deux pièces, elle nous donne une feuille recto verso. « Vous ne connaissez rien. Tous les touristes confondent le hoodoo (la magie noire) et le voodoo (la magie blanche). Et ça y va bon train des clichés ! La sorcellerie, les mauvais sorts, les poupées… » Sur le papier usé, on lit que cette « religion » est née du métissage culturel entre les catholiques et les créoles. Marie Laveau, la fameuse, en était la grande prêtresse, aussi respectée que redoutée au XIXe siècle.
Ni morale ni repentance
Éric Martin pour «Le Figaro Magazine»
Nous interrogeons notre lunatique guide sur ces liseuses de cartes qui prédisent votre avenir pour quelques dollars à chaque coin de rue, en se revendiquant du vaudou. Elle roule les yeux vers le ciel : « Que des arnaques. » Mama Nita nous propose une autre consultation, une vraie. Avec Sunni, la Marie Laveau des temps modernes. Elle sera là dans dix minutes, c’est promis. Notre prêtresse arrivera finalement avec une heure et quarante-cinq minutes de retard. L’avenir peut attendre. Dans une alcôve du musée, la charismatique prophétesse tire un rideau de velours et jette sur la table un tissu blanc en coton épais. Autour d’un grand collier, elle aligne avec minutie coquillages, petites pierres et bougies. La séance peut commencer. Elle agite ses mains au-dessus des gris-gris, attrape son turban de chaque côté de la tête, regarde droit vers les cieux : ça y est, les ancêtres lui parlent. Soudain, elle grimace. « Il va y avoir beaucoup de changement dans votre vie d’ici huit mois », affirme-t-elle, comme une sentence.
Nous attendons la suite, mais une sonnerie retentit. Son fils a mal au ventre, l’école lui demande de venir le récupérer. La prêtresse se lève et referme le drap d’un coup sec, elle doit filer. En guise de dernière recommandation, Sunni se rapproche et nous glisse à l’oreille : « Si quelqu’un vous semble être un saint, fouillez son placard, vous y trouverez forcément quelque chose. » Dans cette ville où les esprits veillent et où les corps s’abandonnent, on danse avec ses démons comme on prie ses saints. La Nouvelle-Orléans n’impose ni morale ni repentance. Elle offre les deux, souvent dans la même nuit. Ici, on ne tranche pas entre l’ivresse et la foi, mais on vit selon la seule règle qui vaille : « sin, repent, repeat » (pécher, se repentir, recommencer)
Carnet de route
Le Figaro Magazine
Y aller
Au départ de Paris CDG, Air France (36.54) assure une vingtaine de liaisons hebdomadaires vers La Nouvelle-Orléans, à partir de 610€ l’aller-retour. Comptez environ 13h de vol, avec escale à Atlanta.
Se renseigner
Auprès de Brand USA et de l’office de tourisme de la ville, New Orleans & Company . Les renseignements préalables à une visite y sont tous recensés, avec des recommandations et des planificateurs d’itinéraires.
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Reprise de l’information dans un style journalistique professionnel descriptif en organisant les idées dans un ordre cohérent avec titres html
Bibliographie :
C’est ça la France !.,Lien sur la fiche de librairie.
Néerlandais/Grammaire/le nom.,Lien sur la fiche de présentation de cet ouvrage.
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