Rassembler les artistes les plus connus du moment pour un spectacle destiné à toucher le plus grand monde et rapporter le plus d’argent possible : tel est le théorème que Goldman a appliqué dès 1989 en créant les Enfoirés, trois ans après le lancement des Restos du cœur et la mort de Coluche. « J’ai croisé Jean-Jacques dans un restaurant. Il m’a proposé d’en être, j’ai immédiatement accepté », raconte Bruel qui en 1993, démarre avec « Les Enfoirés chantent Starmania ».
Depuis, pas une année sans lui aux retrouvailles annuelles au fil d’une semaine de concerts, en janvier 2024 à Bordeaux-Floirac, en 2025 à Montpellier. 32 participations consécutives, 219 chansons interprétées, 260 accompagnées sans compter les sketchs émaillant la kermesse des Enfoirés où les places s’arrachent en quelques heures. « Le public et la générosité sont toujours là, l’urgence aussi », explique l’artiste depuis Reims où il chante ce jeudi soir, avant de revenir à l’Arkéa Arena girondine ce 11 décembre.
« On y va et on est là »
« Les gens savent où l’argent va, nous nous faisons fort de l’expliquer », souligne Bruel. « Et je rappelle, car il le faut toujours visiblement, que nous ne touchons aucun centime. » Et d’insister sur l’essentiel aux Restos et aux Enfoirés : les bénévoles. « Sans nous, les Enfoirés n’existeraient pas mais sans eux, les Restos n’existeraient plus », dit-il, paraphrasant Coluche. « On apporte notre pierre à l’édifice, on joint l’utile à l’agréable : aux Enfoirés, on a tous 15 ans maximum, moi je ne dépasse pas 7 ! »
Moments marquants ? « Difficile. Le ‘‘Monopolis’’ avec Jean-Jacques la première année. Les duos avec Maurane, Céline… Et mon genou que j’explose en tombant de scène en 2020 ! Mais j’ai chanté quand même. » S’il se réjouit de la meilleure santé des Restos « grâce à la mobilisation de tous » après une année 2023 qui a failli sonner le glas de l’aventure, Bruel trouve toujours aussi dingue « de devoir faire ça au XXIe siècle, même si on ne se pose même plus la question : on y va et on est là ».
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