Les Restos du Cœur de Corse présentent leur concert ce samedi 22 avril au Palatinu à Ajaccio. Ce spectacle réunit 150 bénévoles, dont 70 artistes, presque 50 partenaires, et représente deux ans de travail. Plus de 3 000 spectateurs sont attendus. Derrière cette machinerie au service d’une noble cause, il y a notamment cinq chevilles ouvrières.
75 000 euros de bénéfices, c’est 75 000 repas distribués par les Restos du Cœur de l’île. Cette somme représenterait approximativement la recette des deux concerts prévus ce samedi 22 avril, si la totalité des places venait à être vendue, soit 3 300. Deux représentations sont prévues au Palatinu à Ajaccio. Celle du soir affichant complet, une seconde est proposée.
Doubler les représentations revient presque à doubler l’organisation.
Mais le comité d’organisation, bien que peu nombreux, n’a pas froid aux yeux.
Laura gère la communication
« Laura pour papa. Laura pour papa ? Laura pour papa ?! » Dans les coulisses du Palatinu mercredi, les répétitions du spectacle vont bon train. La petite brune qui s’évertue à essayer de joindre « papa » à travers son talkie-walkie, c’est Laura Gomez-Chipponi. Membre du comité d’organisation, elle pilote la communication de l’événement. Elle passe entre les loges, organise les rendez-vous avec les journalistes, répond aux questions des artistes, oriente les bénévoles, tout en décrochant régulièrement son téléphone. Le tout, sur talons aiguilles.
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Régis organise
« Papa« , de l’autre côté du talkie-walkie, répond au nom de Régis Gomez, banquier de métier, chanteur et organisateur d’événements dans sa seconde vie. « Le barde », comme on le surnomme parfois, fait partie des cinq principaux membres du comité d’organisation et, plus largement, des 150 bénévoles de l’évènement. C’est même un peu lui qui les a réunis.
ll y a deux ans, il a une idée : « J’étais assis devant ma télé, je regardais Les Enfoirés. Au début, j’étais en mode spectateur, puis j’ai commencé à regarder avec un œil d’organisateur et je me suis dit : ‘Nous aussi, on peut le faire’. »
En quelques coups de téléphone, il a déjà convaincu l’association nationale des Restos d’estampiller son spectacle. « Je menais mon projet à bord d’une barque, je suis revenu en paquebot », sourit Régis. Il s’entoure de Francky de Peretti pour le scénario et la scénographie, sa fille Laura à la communication, Cédric Fruhauf (le directeur du Palatinu) à la technique, avant d’inviter Isabelle Torre, responsable des manifestations à l’association Les Restos du Cœur de Corse-du-Sud, à les rejoindre.
Isabelle fait le relais
Isabelle Torre est le dernier maillon de la chaîne. Bien qu’ayant vingt ans de bénévolat à son actif, elle n’a pourtant « jamais organisé quelque chose comme ça ».
21 heures. Derrière ses petites lunettes, ses yeux sont fatigués : levée à 5 heures, elle aussi « a couru toute la journée ». Pour sa part, en baskets. Isabelle se rappelle lorsque la petite équipe lui a présenté le projet, il y a deux ans : « On était ravis mais avant tout dubitatifs. » Effectivement, monter un spectacle de cette ampleur, sans argent, paraissait ambitieux.
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Réunir les trois quarts des dons annuels en une journée
Aujourd’hui, le comité a (presque) déplacé des montagnes. Les dons annuels pour les Restos en Corse s’élèvent habituellement à près de 100 000 euros. Grâce à ce spectacle, cette somme pourrait atteindre les 175 000.
Double challenge, puisqu’il fallait également « créer un spectacle de 3 h 30, réunir 70 artistes, des maquilleurs, des coiffeurs, leur trouver une salle, les nourrir, les faire voyager, les déguiser, les faire répéter », explique Régis Gomez. Tout cela, sans moyens financiers.
Pas un euro n’est déboursé en amont. Les seuls prestataires à être payés le seront après coup, les autres sont bénévoles : « C’est une énorme chaîne de solidarité. L’unique source de dépenses, ce sont les sonos », conclut fièrement Régis.
Le reste, de la baguette de pain au billet d’avion, en passant par une semaine de présence dans la plus grande salle de spectacle d’Ajaccio, tout est gratuit. Les partenaires ont joué le jeu.
L’objectif est-il de pérenniser l’évènement ? « Non, le but serait de ne plus jamais le faire, répondent en chœur Régis et Isabelle. Malheureusement, on sait qu’il y aura toujours des gens dans le besoin, donc on recommencera. » Encore et encore.
Les Restos du Cœur de Corse sont des précurseurs
Ce spectacle est une première pour tout le monde. Mais, en vérité, ce n’est pas la première fois que les antennes insulaires des Restos du Cœur innovent. Après l’opération « Les Cartables du cœur » qui a collecté des fournitures scolaires pour les enfants vivant dans la précarité, des tournées dans le rural ont été créées en Corse, avant d’être étendues au niveau national.
Ce spectacle servira-t-il d’exemple à son tour ?
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