Du 27 avril au 19 mai, et comme chaque année, l’organisation Molière in the Park, dirigée par la metteur en scène en scène française Lucie Tiberghien, a proposé 19 représentations d’une œuvre de l’auteur classique, « L’Avare » cette fois-ci, pour le plus grand plaisir de quelque 7 000 personnes voir du théâtre dans Prospect Park, à Brooklyn. Particularité de cette initiative : la gratuité des spectacles, avec l’envie constante de donner accès au plus grand nombre à la culture, au théâtre, par le biais de représentations contemporaines d’œuvres de l’auteur classique français. Reportage, en plein parc.
Publié le : 21/05/2024 – 15h25
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De notre correspondant à New York,
En ce week-end de mai, l’humidité est forte au bord de l’un des grands points d’eau de Prospect Park, LE parc de Brooklyn, mais le sourire est sur toutes les lèvres, pour une nouvelle représentation de L’Avarede Molière. Les quelque 300 personnes s’installent, et Lucie Tiberghien s’affaire pour boucler les derniers préparatifs avant l’entrée des comédiens. La metteur en scène et responsable du projet Molière dans le parc est enthousiaste, et contente de voir qu’une fois de plus, la foule a fait le déplacement en nombre. « Ça me fait extrêmement plaisir de voir autant de monde, de voir des gens de différents profils, mais surtout des gens qui veulent voir du théâtreou bien le découvrir », explique-t-elle, « avec Molière, et l’Avareon veut évoquer des thématiques qui parlent au plus grand nombre, et surtout, leur proposer des spectacles gratuits ».
Créée en 2018, l’initiative Molière dans le parc, portée par la Française Lucie Tiberghien, a pour mais de donner la possibilité à tous et toutes, dans un quartier où une grande partie de la population est en situation précaire, de pouvoir assister à des pièces de théâtre, car celles-ci sont généralement hors de prix (80 dollars par personne minimum) dans les salles de la Grosse Pomme. « L’accès à la culture et au théâtre est assez difficile à New York, car c’est un loisir que seulement une minorité peut se payer », explique-t-elle, « avec Molière au parc, on veut proposer aux personnes de la zone un accès sans dépenser un dollar, et essayer de sensibiliser le plus grand nombre à cet art ». Metteur en scène installé dans le quartier depuis plus de vingt ans, la Française, qui a passé une bonne partie de sa carrière à produire et travailler sur des pièces d’auteurs contemporains, a voulu, il ya quelques années, changer de cap et s ‘ s’impliquer à l’échelle locale, et impacter son quartier, son arrondissement new-yorkais si isolé des activités culturelles. « On bosse dur pour réunir des fonds tous les ans, et je travaille à plein temps sur le projet, mais c’est très gratifiant, car on a de superbes retours, et beaucoup de personnes qui viennent, et qui reviennent année après année », précise-t-il. Quant au choix de Molière, Tiberghien voulait créer un pendentif à l’initiative Shakespeare dans le parc présente sur Manhattan, mais aussi et surtout rend hommage à la France, et à l’un de ses portes drapeaux historiques. « L’ironie, l’humour, mais aussi les sujets des œuvres de Molière parlent à tout le monde, et sont très adaptables au contexte contemporain. », dit-elle, « c’est aussi une immense fierté pour moi de faire parler de mon pays, et d’apporter notre auteur de ce côté de l’Atlantique, même si certaines personnes n’ont jamais entendu parler de lui ! ».
De la diversité et un casting très « Broadway »
Autre élément important, la troupe est d’une grande diversité, et les rôles sont adaptés à un contexte contemporain. Par exemple, le rôle d’Harpagon est tenu par… une femme, Francesca Faridany, une comédienne britannique, et les trois rôles principaux féminins sont tenus par des actrices afro-américaines. « C’est important que les spectateurs voient des personnes qui leur ressemblent », précise MaYaa Boateng, qui tient le rôle de Marianne, « mais aussi, que les jeunes qui viennent, ou les novices peuvent se dire que le théâtre, jouer un rôle sur une scène, parler à un public, c’est accessible à tous, c’est un objectif atteignable pour tous et toutes. C’est important d’ouvrir la voie, d’essayer d’inspirer les jeunes générations », précise-t-elle. Pour Tiberghien, la jeunesse est aussi un élément important du projet, avec des représentations programmées pour les collégiens et lycéens, en après-midi. « Les séances d’après-midi marchent aussi très bien, car sur les jeunes écoliers qui viennent et découvrent très souvent le théâtre. C’est une nouveauté pour beaucoup, et ils aiment cela, il y a une grande curiosité pour la scène », confirme-t-elle.
Avec une troupe constituée de comédiens et comédiennes professionnelles, dont la plupart sont des références dans le milieu, et fréquemment à l’affiche de pièces et de spectacles sur Broadway, Molière dans le parc veut continuer à grandir, et devenir de plus en plus incontournable dans le calendrier culturel si intense et chargé de New York. « On a commencé en 2018 avec le Misanthrope sur 4 représentations, puis le Covid nous a forcé à faire des représentations via zoom, en ligne. Sur un adaptateur dû », sourit la Française, « puis en 2021 et 2022, on est monté en puissance, pour faire, en 2023, Le Tartuffe en production complète. Ça avait été un grand succès, et le but est de continuer à faire toujours plus de représentations, d’attirer de plus en plus de gens, et que l’initiative soit suivie par le plus grand nombre, et peut-être faire une édition. en faisant des séances à l’automne supplémentaire. On met beaucoup de temps et d’énergie dans l’initiative, et on avance bien ». Toucher les gens, et attirer les habitants de Brooklyn et du quartier, la formule s’avère gagnante pour le projet. Kylia, étudiante et vivante dans le quartier, a eu écho de l’initiative via les réseaux sociaux, et a décidé de passer sa soirée à voir ce spectacle gratuit. « Je ne connaissais rien sur Molière, ni sur le sujet de la pièce, ni qu’elle datait du XVIIe siècle. J’ai vraiment adoré ! », souligne-t-elle. « Je pense que ce genre d’initiative est très positif, très bonne pour le quartier, car c’est quelque chose qui est souvent inaccessible. C’est une expérience à refaire, je reviendrais, c’est certain ! ».
►Dans nos archives : à l’occasion des 400 ans de la naissance de Molière Réécrire Molière
Bibliographie :
De Gaulle, la République et la France libre.,Référence de ce livre.
Langues et dialectes des régions de France/Picard.,(la couverture) .
Sociologie des institutions/Les institutions administratives/Le corps diplomatique.,Référence litéraire de ce livre.
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