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Titre exacte donné par le journal était: l’odyssée historique et mystique de 26 œuvres d’art restituées au Bénin
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Avec son second long-métrage, Dahomey, la cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop s’empare d’un événement historique : la restitution au Bénin des 26 trésors royaux d’Abomey (ancien royaume multiséculaire situé au Bénin) par la France le 20 novembre 2021. Des vitrines du musée du Quai Branly à Paris jusqu’à la cérémonie d’accueil au palais présidentiel de Cotonou, la capitale du pays d’Afrique de l’Ouest, ce docufiction s’attache à filmer l’odyssée du retour de ces œuvres, pillées en 1892 par les troupes du général Alfred Dodds, pour retrouver leur terre d’origine, des siècles plus tard. Telle une archiviste soucieuse d’en conserver la trace et consciente du moment historique, Mati Diop suit le ballet des différentes étapes de cette opération extraordinaire. Comme pour son précédent film, Atlantique (Grand Prix de Cannes en 2019), où elle abordait déjà la question du retour, cette fois-ci à travers la migration clandestine, la réalisatrice instille de nouveau une dimension fantastique à son œuvre, conférant une atmosphère mystique à Dahomey.
En sommeil depuis des siècles, plongée dans l’obscurité et le silence, la statue du roi Ghézo (qui régna de 1818 à 1858) prend la parole pour s’exprimer au nom des œuvres spoliées. D’une voix d’outre-tombe, grave et métallique, il redevient ainsi le narrateur de sa propre histoire. « Numéro 26 », comme avait été renommée la statue anthropomorphe, reprend ainsi vie à travers le texte de l’écrivain d’origine haïtienne Makenzy Orcel, au service d’un propos plus politique interrogeant les préjudices des conquêtes coloniales, notamment l’appropriation du patrimoine culturel africain. À cette voix font écho les paroles d’étudiants béninois à travers un débat lancé par Mati Diop au sein de l’université d’Abomey-Calavi. Critiques, satisfaits, interrogatifs, les points de vue multiples de cette jeunesse font naître de nombreux questionnements.
Un devoir de documenter
Lorsqu’elle entend pour la première fois le mot « restitution », en 2017, Mati Diop dit le ressentir « comme une gifle », lui préférant celui de « rapatriement ». « Mes films depuis 2009 s’inscrivent dans cette démarche de retour vers les origines africaines », développe la Franco-Sénégalaise. Logique, donc, que cette résonance avec son parcours et son engagement la pousse à s’emparer du sujet. « Au départ, j’avais l’idée d’une fiction d’anticipation : je voulais suivre le parcours d’une œuvre de son pillage à son retour dans le futur car j’étais persuadée que cela n’arriverait pas de mon vivant », se souvient la réalisatrice. Mais tout s’accélère quand la restitution de biens culturels au Bénin (ainsi qu’un sabre au Sénégal) est votée, le 24 décembre 2020, en France. Un an plus tard, Mati Diop commence la réalisation de Dahomey (qui s’étendra jusqu’en 2023), qui laisse finalement la place à un film docufiction, « un docu fantastique » où les œuvres sont filmées comme des personnages. Le dispositif d’écriture allie dimension historique et aspect mystère-mystique, cher à la réalisatrice.
« Avec Dahomey, je me suis emparée de la matière pour contribuer à l’histoire de l’écriture du présent », explique la cinéaste. Selon elle, il s’agissait aussi d’« une mission et [d’]un devoir pour le continent », de « l’importance d’être garants et propriétaires de nos archives par l’image ». Dahomey a été produit par la Fanta Sy, la maison de production créée en 2021 à Dakar par Mati Diop et le réalisateur-acteur sénégalais Fabacary Assymby Coly afin de former, d’accompagner et de produire de jeunes auteurs sur le continent. « Détenir son propre film, c’est-à-dire en être le producteur, est important, et cela, d’autant plus quand il s’agit d’un film politique. C’est ce qui nous a poussés à créer Fanta Sy, afin que les imaginaires puissent partir du continent pour traiter des sujets par nous-mêmes sans que les pays étrangers nous imposent nos histoires. C’est important d’avoir une autonomie financière et créative pour ne pas attendre une validation », pointe M. Coly.
Changer les regards
Revendiquant « un cinéma engagé », Mati Diop se sert de ses œuvres pour aborder des problématiques de société qui la mettent en colère et reprendre possession de l’histoire du continent. « Le cinéma est un outil de résistance très puissant face aux représentations médiatiques stéréotypées », assume-t-elle, ajoutant encore : « Il est important de devenir les protagonistes de nos histoires sans pour autant créer une opposition binaire France-Afrique. »
Son choix d’utiliser les langues locales (le wolof pour Atlantique, le fongbe pour Dahomey) s’inscrit également dans cette même démarche politique. « Cela serait une aberration si des Africains parlaient français dans mes films ! La conscience historique passe aussi par la réhabilitation des langues locales », note-t-elle. Une volonté également réfléchie pour que le film parle d’abord au public africain, le premier concerné, qui, par un effet miroir, peut ainsi mieux s’identifier. « Je parle d’une restitution depuis une perspective africaine, qui s’adresse à l’universel. La voix intérieure de ces œuvres doit refléter leur libération de leur statut d’objet qui leur a été conféré par les colons et elles doivent être rechargées de leurs fonctions initiales », appuie-t-elle.
Au-delà du retour physique des œuvres, leur restitution génère toute une réflexion sur la question du patrimoine immatériel et l’héritage dont ces objets ont été dépossédés. Car ces trésors royaux, avant d’être classifiés œuvres d’art et exposés dans un musée français, étaient avant tout des objets culturels et cultuels, dont certains associés à la religion vodun. « Tout a été mis en scène pour que nous n’interrogions pas ce patrimoine exposé en Europe. Il était important pour moi d’opérer une démarche de déconditionnement pour réparer et ouvrir mes yeux et ceux des autres sur cette question », insiste-t-elle. « Mes films sont des manifestations de réveil et de sursaut. Ils entraînent une prise de conscience », affirme la réalisatrice, dont le film est d’abord sorti en mai en Afrique de l’Ouest, avant d’être projeté dans les salles françaises depuis ce 11 septembre.
La jeunesse au centre
« Un film kaléidoscope » qui soulève de nombreuses questions dans le champ politique, mais aussi culturel, économique, identitaire, religieux… Plaçant toujours la jeunesse africaine au cœur de son œuvre, Mati Diop lui donne encore une fois avec Dahomey une place majeure en filmant un riche débat d’idées entre des étudiants de l’université d’Abomey-Calavi sur les réactions générées par ce retour au pays des œuvres. Comment vivre ce retour des ancêtres et se réapproprier ce patrimoine ? Comment mesurer cette perte sans avoir eu conscience d’en avoir été privé ? « Cette jeunesse a été peu entendue car le sujet est resté dans le champ politique et académique. Or il est nécessaire qu’elle s’en empare et qu’elle se réapproprie sa propre histoire. La jeunesse, sacrifiée et abandonnée, doit sentir qu’elle existe », souligne Mati Diop. Critiques sur le nombre d’œuvres rapatriées (26 seulement sur plusieurs milliers), interrogatifs sur la question de la transmission, dubitatifs sur une récupération politique par le gouvernement, les étudiants ont des réactions qui illustrent le vaste chantier de réflexions que génère cette question des restitutions. Car, avec le retour au pays des 26 trésors au Bénin, c’est tout un éventail de défis aux gouvernements africains qui s’ouvre pour le futur.
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