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Titre exacte donné par le journal était: pourquoi ce film inspiré du « Magicien d’Oz » doit cartonner dans le monde et faire aussi bien que « Barbie »
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À moins de vivre sur Mars ou Pluton, vous ne pouvez pas ne pas avoir entendu parler de Wicked. Surtout si vous créchez de l’autre côté de l’Atlantique. Le conte musical inspiré de l’univers du Magicien d’Oz est appelé à s’imposer comme l’énorme blockbuster de cette fin d’année et, depuis quelques jours, il est absolument partout ! Aux États-Unis, c’est carrément l’invasion. Des billboards (ces panneaux publicitaires géants) de Sunset Boulevard aux rayons des supermarchés de l’Alabama, impossible de tourner la tête sans apercevoir une pub pour le film, lui-même tiré d’une célèbre comédie musicale éponyme de Broadway.
À la télé, même chanson… Les spots Wicked apparaissent toutes les 10 minutes sur toutes les chaînes, et même sur les plateformes de streaming. Si vous vous connectez à la plateforme Prime Video (Amazon), vous êtes accueilli par une pub pour… Wicked ! Et c’est pareil dans le reste du monde puisqu’à Paris les Galeries Lafayette accueillent aussi un rayon Wicked. Prévu en salle pour ce vendredi 22 novembre outre-Atlantique, le film de Jon M. Chu ne sortira en France que le 4 décembre… Vive la globalisation !
Un spectacle à 1,6 milliard de dollars de recettes
Universal, le producteur et distributeur du film, a donc mis la MAAP – la Machine à avaler le public – en surrégime. En même temps, ils n’ont pas le choix : il faut que ça marche. Non, pardon, il faut que ça cartonne, que ça méga-cartonne, que ça « Barbie-cartonne »…
Et c’est bien le destin qui semble attendre Wicked – terme anglophone à plusieurs sens, qui vont de « diabolique » à « méchant-tordu » en passant par le plus positif « méchamment cool ». Wicked, champion du week-end en Amérique ? La fantaisie musicale ne fera-t-elle qu’une bouchée de Gladiator II lors d’un face-à-face surnommé dans la presse américaine le Glicked (clin d’œil au match Barbie–Oppenheimer, alors baptisé le Barbenheimer en 2023) ? Et en France, où la franchise est bien moins célèbre, le public va-t-il accourir dans les multiplexes ? Suspense.
En attendant, reprenons depuis le début. En 2003, la pièce débute à Broadway. Son auteur-compositeur Stephen Schwartz s’est servi d’un livre inspiré du Magicien d’Oz, qui digressait sur le destin de la méchante sorcière de l’Ouest, celle qui se fait écraser par la maison de Dorothy au début du film. En partant d’une idée simple : et si la méchante sorcière de l’Ouest n’était pas si méchante ? Et pas si à l’ouest non plus ? Idée que Schwartz va développer dans sa comédie musicale en y ajoutant la gentille fée, finalement pas si gentille, qui est, en fait, la meilleure amie de la sorcière. La fée, Glinda, est blonde et rose, la sorcière, Elpheba, toute verte.
Le spectacle musical, récit des péripéties de ces deux BFF (best friends forever, « meilleures amies pour toujours »), devient très vite incontournable dans les pays anglo-saxons, friands de cet hymne à l’amitié malgré la différence, en version « gentil conte de fées » en musique. Cela fait vingt ans que ça dure et que ça rapporte : sur Broadway uniquement, la pièce a engrangé 1,6 milliard de dollars. Pourquoi un tel phénomène ?
Ariana Grande et Cynthia Erivo en haut de l’affiche de Wicked
« C’est un spectacle musical qui parle à tant de gens de par ses thèmes mais aussi ses chansons et sa musique » explique au Point Pop, à Los Angeles, Cynthia Erivo, alias Elpheba. « Wicked fait de la place à tout le monde, on s’y reconnaît tous. » Une universalité que nous confirme l’autre star de cette version filmée du musical de Broadway, la chanteuse Ariana Grande : « Wicked dépeint le monde en laissant de la place à la nuance et à l’humanité. Et à la complexité aussi… Elle est souvent mise de côté dans ce genre d’histoire. Mais c’est en acceptant ces complexités que la plupart des gens traversent leurs épreuves en se rapprochant parfois des autres. Et puis c’est une histoire si émouvante. Elle peut simplement nous pousser à devenir meilleurs, et un peu plus honnêtes avec les autres et avec nous-mêmes. »
À LIRE AUSSI Le Magicien d’Oz est le film le plus influent de tous les tempsC’est beau. La gentillesse et l’humanisme comme raison du triomphe de Wicked ? Soit. Mais n’oublions pas non plus que l’histoire du Magicien d’Oz, aux États-Unis, fait partie intégrante de la culture nationale. Les gamins lisent les livres à l’école dès leur plus jeune âge, le film de Victor Fleming sorti en 1939 est un classique absolu : Wicked la comédie musicale doit aussi énormément de sa popularité à cet univers auquel elle s’adosse… Le problème, c’est qu’avec un tel modèle Wicked le film doit connaître une réussite au moins équivalente à la pièce. Cela ne peut pas être juste un succès, cela doit être au minimum un triomphe.
Alors Universal met le paquet : un budget de 145 millions de dollars pour la production et au moins autant pour la promotion. Deux films sont concernés puisque celui qui sort ce week-end n’est que la première partie d’un diptyque. D’une durée de deux heures quarante ( !), elle sera suivie d’un deuxième volet qui sortira l’an prochain. Le casting est au diapason avec, donc, l’embauche à l’affiche de la superstar pop Ariana Grande et de l’actrice Cynthia Erivo, adorée du public américain, dans les rôles respectifs de Glinda et Elpheba. Jon M. Chu, spécialiste des films de danse et déjà adaptateur de succès de Broadway sur grand écran avec le très réussi D’où l’on vient, s’occupe de la réalisation.
Il faut répéter sans cesse qu’il n’y a pas de mal à faire de la place à ceux qui ne sont pas comme nous.Cynthia Erivo
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À l’unisson de sa partenaire pour vanter les mérites de Chu, Ariana Grande s’extasie sur le réalisateur, qui, selon elle, « a tout fait pour tenter de capturer la beauté de chaque moment sur le tournage. Jon appelait ça attraper des papillons. Et je pense que nous en avons attrapé quelques-uns ». Attraper les papillons, c’est bien, mais, pour Universal, attraper le public, ce serait encore mieux. Aux États-Unis et dans les pays anglo-saxons, cela ne devrait pas être un problème : toutes les gamines anglophones ont hurlé les tubes « Defying Gravity » ou « Popular » sur la scène de leurs écoles. Mais, ailleurs dans le monde, ce sera une autre chanson.
Et, pour passer du triomphe au phénomène, le film aura besoin d’un succès planétaire. D’où le martelage marketing du studio et le discours des stars, qui, devant la presse étrangère, jouent plus sur la pertinence, certes avérée, du récit que sur la popularité de la pièce. « Ce sera toujours pertinent de raconter ce genre d’histoire », précise Cynthia Erivo, bien moins connue dans nos contrées en dépit de son indéniable charisme (on l’a vue dans l’excellente minisérie The Outsider). « Il faut répéter sans cesse que chacun d’entre nous peut changer, qu’il n’y a pas de mal à faire de la place à ceux qui ne sont pas comme nous, surtout par les temps qui courent. Et n’oublions pas l’affirmation selon laquelle vous pouvez défier la gravité (clin d’œil à “Defying Gravity”, la chanson phare de Wicked), que vous pouvez vous élever au-dessus de tout. En réalité, nous voulons tous qu’on nous dise que nous pouvons réaliser tout ce en quoi nous croyons. » Le message passera-t-il en Europe ? Réponse pour l’Hexagone le 4 décembre prochain.
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Bibliographie :
Chronologie : Comment la France a-t-elle géré la crise sanitaire ? #Covid19.,Redirection vers l’ouvrage. Disponible sur internet.
La France qui accueille.,Ici la fiche descriptive.
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